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1565—1569. le feu aux ouvrages en bois nouvellement élevés et s’éloigna d’Astrakhan avec Devlet-Ghireï. On peut attribuer cette résolution subite à la présence du prince Sérébrianoï, arrivé dans la ville avec un corps de troupes, que l’on annonçait devoir être suivi bientôt par un autre plus considérable. Les Turcs et les Tatars de Crimée, fuyant jour et nuit, rencontrèrent sur le Biélo-Ozéro, à soixante verstes d’Astrakhan, un courrier du sultan et un autre de Lithuanie. Les dépêches de Sélim ordonnaient au pacha de tenir jusqu’au printemps sous les murs de la ville assiégée. Il lui annonçait un renfort de troupes fraîches qu’il allait lui envoyer de Constantinople, ajoutant que, l’été prochain, la Russie verrait au sein de ses provinces flotter les étendards ottomans, sous lesquels le khan devait aussi s’avancer sur la route de Moscou, après avoir conclu alliance et amitié avec la Pologne (38). Désastre des Turcs. Cette lettre n’arrêta point la fuite de Kassim, auquel Devlet-Ghireï servait de guide ; celui-ci, qui avait ses motifs, conduisait les Turcs par des déserts où l’on ne trouvait ni eau, ni vivres. Les hommes et les chevaux périssaient d’épuisement, et les Tcherkesses, placés en embuscade, n’avaient qu’à se montrer pour faire prisonniers les hommes harassés de