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1565—1569. traîtres les attendaient, les Astrakhanais avec des vaisseaux et les Nogaïs prêts à servir ceux-ci. Kassim, après avoir donné aux derniers l’ordre de rapprocher leurs campemens du Volga, commença la construction d’une nouvelle forteresse sur les ruines, et les Turcs apprirent avec un extrême étonnement, que le pacha avait l’intention d’hiverner sous les murs d’Astrakhan, dont une poignée de Russes contenait la population. Cette faible garnison lui paraissait si redoutable qu’il n’osait pas tenter l’assaut. L’armée devait regarder le projet du pacha comme une mesure insensée. En effet, il donnait aux Russes le temps de se préparer à la défense ; il laissait au tzar la facilité d’envoyer une armée au secours d’Astrakhan, tandis qu’il épuisait ses troupes par des travaux forcés et par la disette, les habitans de cette ville ne pouvant lui fournir une suffisante quantité de blé. Les murmures se changèrent bientôt en révolte ouverte, à la nouvelle qu’aussitôt après la construction de la nouvelle forteresse le khan devait retourner en Tauride. Les Turcs déclarèrent avec fermeté que nul d’entre eux ne consentirait à hiverner en pays ennemi. Kassim s’obstinait à l’exécution de ses plans ; il menaçait les mécontens ; mais tout à coup, le 26 septembre, il fit mettre