Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tence) 1565—1569. et pour un traité avec la Russie, déshonorant autant que contraire au christianisme (37). Il est facile de se représenter le dépit du tzar ; cependant il sut cacher son ressentiment et permit aux ambassadeurs suédois, Paul Just, évêque d’Abo, et autres dignitaires, de se rendre à Moscou ; mais ils furent pillés et retenus prisonniers dans Novgorod, par représailles du traitement que Voronzof et Naoumof avaient essuyé en Suède. Cet acte qui lui parut une juste vengeance ne le satisfaisait pas entièrement. Il songeait à en obtenir une plus éclatante encore en chassant les Suédois de la Livonie, et ce fut là un des motifs qui le déterminèrent à conclure une trève avec Sigismond, afin de n’avoir pas à combattre deux ennemis à la fois.

Importante entreprise du Sultan. Dans le même temps il fallut songer à détourner un autre danger qui menaçait la Russie, mais qui n’alarma le tzar que passagèrement et ajouta, sans victoire, un nouvel éclat militaire à son règne. Le faible Sélim voulut exécuter ce que le grand Soliman avait médité contre la Russie. Il entreprit de rétablir la domination ottomane sur les bords du Volga, à l’instigation de quelques princes nogaïs, khiéviens et boukhares qui lui avaient représenté le monarque