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lui : 1565—1569. « vos infâmes trahisons ne portent aucune atteinte ni à la gloire, ni à la prospérité du grand tzar de Moscovie. Dieu le rend victorieux, tandis qu’il vous punit par la honte et le désespoir. Mais avec un transfuge de la classe ordinaire, ne dites pas un seul mot ; crachez-lui seulement à la figure et tournez-lui le dos.… Si l’on vous demande ce que c’est que les opritchniks de Moscou, répondez : Nous ne connaissons pas les opritchniks : celui auquel le tzar ordonne de demeurer près de lui, y demeure : celui auquel il donne l’ordre de s’éloigner, s’éloigne : tous les hommes dépendent de Dieu et du tzar. »

Trève avec la Lithuanie. Enfin Jean et Sigismond convinrent de cesser les hostilités. Les ambassadeurs polonais devaient se rendre à Moscou pour y conclure une paix sincèrement désirée par les deux puissances, désirs que les circonstances du temps rendent faciles à expliquer. Sigismond n’avait point d’enfans : guidé par un profond amour pour sa patrie, il voulait consolider la puissance de la Pologne et de la Lithuanie en les unissant par d’indissolubles liens, craignant que chacune de ces deux puissances ne se choisît, à sa mort, un souverain particulier. Ce projet était louable, utile, mais de difficile exécution, les seigneurs