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1565—1569. aux Polonais, à condition que le roi renverrait à Moscou celui du prince Pierre Schouïsky, vivement réclamé par les fils de cet infortuné voïévode.

Les boyards étaient d’avis de ne point interrompre les négociations entamées avec la Pologne : docile à leurs conseils, Jean fit élargir et amener en sa présence l’envoyé de Sigismond, qui était resté sept mois en prison : Youry, lui dit-il d’un ton de bonté, vous étiez porteur d’une lettre si injurieuse, que vous auriez dû perdre la vie ; mais nous n’aimons pas le sang. Allez en paix retrouver votre maître qui vous a oublié dans le malheur. Nous sommes prêts à le voir ; nous désirons mettre un terme aux maux de la guerre. Salut de notre part à notre frère Sigismond Auguste ! Les négociations ayant dès lors repris leur cours, les courriers se succédaient de part et d’autre. En parlant aux boyards ceux de Sigismond donnaient à Jean le nom de tzar, et, comme on leur demandait l’explication de cette nouveauté, ils répondirent : nous en avons reçu l’ordre des grands polonais. Les courriers moscovites avaient également des instructions pacifiques. La suivante est surtout remarquable : « Si vous avez, en Pologne, occasion de parler au prince Kourbsky ou à un autre transfuge russe de considération, dites-