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1565—1569. grands boyards et des secrétaires, il écouta le discours de l’ambassadeur. Ensuite il le fit traiter magnifiquement dans une autre tente et partir immédiatement après pour les prisons de Moscou : violation du droit des gens que ne sauraient excuser, ni les grossières expressions de la lettre de Sigismond, ni les plaintes que les boyards Kolitchef et Nagoï, arrivés en même temps qu’Youry au camp du tzar, lui avaient portées sur les mauvais traitemens qu’ils avaient essuyés en Pologne.

Indépendamment d’une multitude d’officiers, de gardes-du-corps, qui formaient la suite de Jean, l’évêque de Souzdal, Paphnuti, l’archimandrite Théodose, le prieur Nicon, l’accompagnèrent encore jusqu’à Novgorod où il resta huit jours, priant avec assiduité dans l’ancienne église de Sainte-Sophie, et s’occupant de la disposition des troupes destinées à se porter contre les villes frontières de la Livonie. Tout à coup son ardeur guerrière parut se ralentir. Il se présenta des embarras, des dangers que le tzar n’avait pas prévus et au sujet desquels il convoqua un conseil des boyards. Le 12 novembre, ils se réunirent dans le village d’Orchansky, près de Krasnoï, et délibérèrent avec le souverain s’il était à propos d’entamer le siége des