Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1565—1569. le roi, par le moyen de ses ambassadeurs, consentant, jusque-là, à suspendre les hostilités, de même qu’à échanger les prisonniers. Ainsi se termina cette importante affaire. Après le départ des grands de Pologne (1567) le boyard Kolitchef et Nagoï, intendant du palais, furent expédiés à Sigismond, en qualité de plénipotentiaires chargés de conclure la paix, ce qui ne s’était jamais vu ; car, jusque-là, tous les traités avec la Pologne avaient été signés à Moscou. Sigismond reçut les boyards russes à Grodno : à leur entrée chez lui, tous les seigneurs polonais se levèrent ; mais les ambassadeurs, qui avaient aperçu le prince Kourbsky parmi eux, détournèrent la face d’un air de dédain. Il leur était ordonné de demander la tête de ce traître. Ils eurent neuf conférences avec les grands officiers du roi, sans pouvoir s’accorder sur aucun point ; Jean exigeait impérativement la cession de la Livonie entière, aussitôt qu’il en aurait chassé les Suédois et les Danois, abandonnant la Courlande à Sigismond. Le roi avait un désir sincère de faire la paix ; cependant il crut devoir rejeter ces propositions et refusa de livrer Kourbsky ; on résolut alors de continuer la guerre. Je vois, écrivit-il à Jean, que vous voulez l’effusion du sang. Vous parlez de paix et vous mettez vos