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1565—1569. d’arrêter le cérémonial de l’entrevue. Par exemple, Jean voulait, le premier jour, recevoir dans sa tente et traiter le roi Sigismond ; ce qui paraissait aux envoyés polonais incompatible avec la dignité de leur souverain, de sorte que deux mois se passèrent en inutiles pourparlers.

Assemblée des États. Au mois de juillet 1566, Jean offrit à la Russie un spectacle extraordinaire. Il réunit en conseil général, non-seulement le haut clergé, les boyards, officiers de la couronne, trésoriers, secrétaires, gentilshommes des première et seconde classes ; mais encore les bourgeois, les marchands et les propriétaires des provinces. Il soumit à leur examen les négociations entamées avec la Pologne, et les consulta avant de se décider à la paix ou à la guerre. L’avis unanime de trois cent trente-neuf membres de cette assemblée, fut que le tzar ne pouvait montrer une plus grande condescendance, sans nuire essentiellement aux intérêts de la Russie ; que Riga, Venden, étaient indispensables pour protéger Dorpat, ainsi que Pskof, et même Novgorod, dont le commerce souffrirait ou s’anéantirait peut-être entièrement, si ces villes livoniennes restaient entre les mains du roi. Ils ajoutaient que les deux souverains étaient les maîtres de se voir sur la frontière, pour assurer la tranquillité des chrétiens, mais