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1565—1569. s’emparer du pays des Tcherkesses. À la suite de plusieurs conseils tenus avec ses boyards, le tzar, éludant les demandes du khan, lui proposa en mariage, pour son fils ou son petit-fils, la fille du tzar Schih-Aleï, qui lui apporterait en dot la ville de Kassimof, apanage de son père (celui-ci venait de mourir presque en même temps que les deux princes de Kazan, Alexandre et Siméon) : mais Devlet-Ghireï hésita ; il fit des réflexions dont le résultat fut de nouvelles et inadmissibles demandes en restitution de Kazan et d’Astrakhan.

Les négociations avec la Pologne se continuaient également. Sigismond semblait désirer la fin d’une guerre onéreuse pour lui, et, de son côté, le tzar paraissait aspirer au repos ; ce qui apportait dans les prétentions réciproques de ces deux princes une modération rare. Ce fut uniquement pour se conformer à l’ancien usage qu’à leur arrivée à Moscou, les ambassadeurs du roi revendiquèrent Smolensk et que les boyards russes réclamèrent Kief, la Russie Blanche et la Volhynie. Personne, dans le fait, ne songeait sérieusement à ces restitutions devenues impossibles. Sigismond consentait même à céder Polotsk aux Russes, et Jean fit dire aux ambassadeurs : désirant par dessus tout le re-