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1565—1569. au tzar : rappelle-toi que tes ancêtres se contentaient de leur pays et respectaient le territoire musulman : si tu peux la paix, rends-moi Kazan et Astrakhan : mais Jean avait fait ses dispositions et se tenait sur ses gardes. Les cosaques parcouraient les déserts du Don à l’effet de découvrir les premiers mouvemens de l’ennemi ; les villes frontières étaient garnies de troupes, et le principal corps d’armée, commandé par les princes Belzky et Mstislavsky, était campé sur le bord de l’Oka. Au mois de septembre de l’année 1565, le khan passa le Donetz, conduisant de la grosse artillerie sur des chariots, et, le 7 octobre, il forma le siége de Bolkhof, qui fut valeureusement défendue par les voïévodes Zolotoï et Kachin. Dans une sortie vigoureuse, ils firent un grand nombre de prisonniers et empêchèrent les Tatars de brûler le faubourg : en même temps l’armée russe s’approchait. Le khan intimidé profita de la nuit pour battre en retraite, se plaignant des Polonais dont le roi avait promis, en l’engageant à porter la guerre en Russie, d’agir activement de son côté, et n’avait pas tenu parole.

Cependant Nagoï, ambassadeur russe, restait en Tauride où il déployait une constante activité. Il soudoyait les Juifs, gagnait par ses