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1567. redoutable seulement pour des criminels. Que dans le cas où Sigismond désirerait les attirer à sa cour, il devait leur céder alors toute la Lithuanie, la Gallicie, la Prusse, la Russie blanche, la Volhynie et la Podolie. Comment, écrivait Féodorof à Sigismond, avez-vous pu imaginer qu’ayant un pied dans la tombe, je voudrais perdre mon âme par une infâme trahison ? Et qu’irai-je faire auprès de vous ? Je ne suis plus en état de conduire vos légions ; je n’aime point les festins, je n’ai pas appris vos danses et j’ignore l’art de vous amuser. Dans sa lettre à Kotkévitch, il ajoutait : par quoi avez-vous cru me séduire ? je suis riche et respecté ! Vous me menacez de la colère du tzar ; je n’en reçois que des marques de faveur ! Il est vraisemblable que Jean se chargea lui-même de faire parvenir à Sigismond ces réponses écrites toutes dans le même style ; toutefois on ignore s’il les expédia ; du moins, lui qui se plaisait à accuser le roi de secrètes intrigues, ne parla jamais, dans ses relations avec la Pologne, de cette imprudente et déloyale invitation à nos boyards. Si, en fabriquant de semblables lettres au nom de Sigismond, le tzar avait pour but d’éprouver la fidélité des grands de sa cour, il en eut en cette circonstance une preuve suffi-