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1566. lorsque le vénérable Athanase, épuisé par une maladie de langueur, ou succombant sous le poids des souffrances de l’âme, eut abandonné la métropole, alors on vit paraître un homme qui, enhardi par ses vertus et l’amour de la patrie, entreprit, à l’exemple de Sylvestre, de convertir le tzar : moins heureux que lui, il ne put que mourir pour son pays avec la couronne du martyre.

Afin de faire preuve du zèle qui l’animait pour le bien de l’Église, Jean voulut lui donner un pasteur distingué par ses vertus chrétiennes et il fixa d’abord son choix sur Germain, archevêque de Rezan. Ce prélat refusa long-temps une dignité dangereuse dans de semblables circonstances et sous un tel prince ; cependant il se vit forcé de céder à sa volonté positive. Déjà les évêques étaient rassemblés à Moscou, l’acte d’élection était rédigé, et Germain, se préparant à la cérémonie du sacre, habitait depuis quelques jours le palais des métropolitains. Dans un entretien particulier avec le tzar, il voulut éprouver son cœur : il lui parla en pasteur de l’Église, avec calme, avec douceur, mais aussi avec une certaine énergie sur les péchés et le repentir du chrétien, lui traçant le tableau de la mort, du jugement dernier, des supplices éternels réservés