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1565. ils étaient détestés, plus il leur témoignait de confiance ; cette haine générale était pour lui un gage certain de leur fidélité. Son esprit inventif lui fit trouver un symbole digne de ces dévoués serviteurs : toujours à cheval, ils portaient, attachés à leur selle, des têtes de chiens et des balais, pour annoncer qu’ils mordaient les ennemis du tzar et qu’ils balayaient la Russie (10).

Slobode Alexandrovski. Le nouveau palais avait l’apparence d’une forteresse inexpugnable. Cependant le tzar ne s’y croyait pas encore en sûreté, et, prenant en aversion le séjour de Moscou, il fixa, depuis ce moment, sa résidence la plus ordinaire dans le bourg d’Àlexandrovsky, qui devint une ville embellie d’églises, de maisons et de boutiques en pierre. Son célèbre temple de Notre-Dame resplendissait à l’extérieur de l’éclat des couleurs les plus vives, enrichies d’or et d’argent : sur chaque brique était représentée une croix (11). Le tzar habitait un grand palais entouré d’un fossé et d’un rempart : les officiers de la cour, fonctionnaires civils et militaires, occupaient des maisons séparées : les légionnaires avaient leur rue particulière, ainsi que les marchands. Il était expressément défendu d’entrer ou de sortir à l’insu de Jean, et, pour faire exécuter cette mesure de surveillance, on établit un corps-de-garde à trois