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1565. sous sa dépendance immédiate et reçut le nom d’opritchnina. Tout le reste, c’est-à-dire l’Empire entier, désigné sous celui de communes, fut confié aux boyards, aux princes Belzky, Mstislavsky et autres. Jean ordonna aux anciens dignitaires de l’État, au grand écuyer, à l’intendant du palais, aux trésoriers et secrétaires de rester dans leurs départemens respectifs, d’y décider toutes les affaires civiles et de s’en rapporter aux boyards pour celles d’importance. Il fut permis à ceux-ci d’adresser des rapports au monarque dans les cas extraordinaires, et surtout dans les affaires relatives à la guerre : c’est-à-dire que Jean semblait vouloir se débarrasser de l’Empire pour se renfermer dans le cercle étroit d’un prince apanagé. Et ce qui prouve que le monarque et l’État ne signifiaient plus la même chose en Russie, c’est qu’il réclama du trésor public une somme de 100,000 roubles pour les frais occasionnés par son voyage de Moscou au bourg d’Alexandrovsky. Personne n’osa contredire une volonté que l’on regardait comme une loi suprême, et la nouvelle organisation fut proclamée.

Seconde époque des proscriptions. Le 4 février, Moscou vit remplir les conditions annoncées par le tzar, au clergé ainsi qu’aux boyards, dans le bourg d’Alexandrovsky. On commença les exécutions des prétendus traîtres ac-