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Akhmat à Nogaï, envoyez vos fauconniers prendre des cygnes dans le pays d’Oleg ; ordonnez à ce prince de se rendre auprès de vous, et vous verrez qu’il ne vous obéira pas. » Oleg n’était point coupable, puisqu’il n’avait fait qu’exécuter les ordres du khan ; mais comme il redoutait les suites des calomnies d’Akhmat, il refusa d’obéir à la sommation de Nogaï, qui, indigné de ce manque de soumission, envoya une armée pour punir son ennemi prétendu. Oleg, prince de deux ou trois misérables villes, ne songea pas même à résister : il se retira auprès du khan Télébouga, et Sviatoslaf s’enfuit dans les forêts de Voronège. Les Mogols, après avoir ravagé le pays de Koursk, saisirent treize boyards avec quelques pauvres voyageurs : ils les livrèrent, enchaînés comme des victimes, au féroce baskak. Celui-ci fit périr les premiers, mais il délivra les voyageurs, et leur ayant donné les habits ensanglantés des boyards immolés à sa fureur : « Retournez, leur dit-il, dans votre pays, et proclamez que c’est ainsi que sera puni quiconque osera offenser un baskak. » Les villages d’Akhmat se repeuplèrent de nouveau, et s’enrichirent du bétail ainsi que de tout ce qu’on avait enlevé dans la province de Koursk. Les habitans de cette triste contrée erraient dans