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peut même fixer avec beaucoup de probabilité l’époque de leur existence comme nation. Lorsque les Goths se furent rapprochés des frontières de l’Empire, les Vénèdes et les Finois s’étant emparés des côtes sud-est de la Baltique, se confondirent avec les restes de la population primitive, c’est-à-dire des Goths, et se mirent à couper les forêts pour en faire des champs labourables ; ce qui les fit nommer Latiches, ou habitans des terres défrichées ; car lata, en lithuanien, signifie défrichement. Ce sont eux apparemment que Jornandès appelle Vidivariens, nation composée de plusieurs peuples, et qui, au milieu du sixième siècle, demeurait aux environs de Dantzig (55) ; en quoi il s’accorde parfaitement avec une ancienne tradition des Latiches, qui assurent que leur premier roi, nommé Vidvoutte, régna sur les bords de la Vistule ; qu’il y organisa sa nation, laquelle peupla la Prusse, la Courlande et la Letlandie, où elle existe encore maintenant, et où, jusqu’à l’introduction du christianisme, elle fut gouvernée par le Dalaï-Lama du nord, premier juge et grand prêtre Krivé, qui demeurait à Romova, petite ville de Prusse.

Plusieurs de ces peuples, Finois ou Latiches, étaient, selon Nestor, tributaires des Russes ; et il faut faire attention que l’annaliste parle