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mée Neyassit, qui est la plus dangereuse, les marchands débarquent leurs marchandises, et mènent leurs esclaves environ 6000 pas le long du rivage. C’est ordinairement là, près du passage de Krari (où les Chersoniens qui reviennent de Russie traversent le Dniéper), que les Petchénègues les attendent. Après avoir repoussé ces brigands, et être parvenus jusqu’à l’île de Saint-Grégoire, les Russes offrent en actions de grâce un sacrifice à leurs dieux, et ne rencontrent plus aucun péril jusqu’à la Sélina, qui est un bras du Dniéper. Là, si le vent repousse leurs barques vers le rivage, ils sont encore obligés de combattre les Petchénègues. Enfin, après avoir passé Canope, Constantia, l’embouchure de la Varna et de la Ditsina, rivières des Bulgares, ils arrivent à Messembria, première ville grecque. » Il fallait bien que ce commerce enrichît considérablement les Russes, puisque, pour en recueillir les avantages, ils ne craignaient pas de s’exposer à tant de travaux et de fatigues, et que les intérêts de leur trafic formaient toujours la base de leurs traités avec l’Empire. Ils allaient par eau, non-seulement en Bulgarie, en Grèce, en Khozarie ou Tauride ; mais, s’il en faut croire Constantin Porphyrogénète, jusqu’en Syrie. La mer Noire cou-