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ques variations, en Russie, en Valachie, en Moldavie, en Bulgarie et en Servie. Les Slaves-Dalmates en ont un autre, connu sous le nom de glagolien ou de boukvitsa, qui passe à tort pour une invention de S. Jérôme ; car du temps de ce Père de l’église, c’est-à-dire dans les quatrième et cinquième siècles, il n’y avait pas encore de Slaves dans les provinces romaines. Le plus ancien monument que nous ayons de cet alphabet, est le psautier du treizième siècle, écrit sur parchemin, tandis que nous avons des manuscrits de livres d’églises, en caractères cyrilliens, de l’an 1056. L’inscription de l’église de la Dixme, à Kief, est du temps de S. Vladimir. L’alphabet glagolien est évidemment calqué sur le nôtre (186) ; il n’en diffère que par la bizarrerie des caractères surchargés d’ornemens, dont l’usage est très-incommode. Les chrétiens de Moravie, qui embrassèrent la confession romaine, commencèrent, en même temps que les Polonais, à se servir des lettres latines, et à renoncer à celles de S. Cyrille, défendues solennellement par le pape Jean XIII (187). Les évêques de Salonique, du onzième siècle, déclarèrent Methodius hérétique, et condamnèrent l’écriture slavonne comme une invention des Goths ariens. C’est vraisemblablement cette persécution même