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POSSIBILITÉ DE LA PHYSIQUE PURE.


l’existence de quelque autre chose qui est posée par celle-là nécessairement. J’ajoute en outre que nous y voyons aussi peu la notion de subsistance, c’est-à-dire de la nécessité qu’un sujet qui ne puisse plus être lui-même un prédicat de quelque autre chose, serve de fondement à l’existence ; que nous ne pouvons même nous faire une notion de la possibilité d’une pareille chose (quoique nous puissions assigner dans l’expérience des exemples de son usage) ; que cette incompréhensibilité concerne aussi le commerce des choses entre elles, puisqu’on ne voit pas comment de l’état d’une chose peut être conclu l’état de choses tout autres, en dehors d’elle, et de même à l’inverse, ni comment des substances dont chacune a son existence propre et séparée, doivent dépendre les unes des autres et même nécessairement. Je suis néanmoins très éloigné de regarder ces notions comme un simple produit de l’expérience, et la nécessité qui s’y attache comme une fiction, et comme une simple apparence qui résulterait en nous d’une longue habitude. J’ai plutôt prouvé suffisamment qu’elles sont, ainsi que les principes qui en proviennent a priori, antérieures à toute expérience, et qu’elles ont une valeur objective incontestable, mais uniquement par rapport à l’expérience.


§ XXIX.

Quoique je n’aie pas la moindre notion d’une pareille liaison des choses en elles-mêmes, de la manière