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séquent est une expérience ; cette peuve, disons-nous, n’a pas pour but l’unité synthétique dans la liaison des choses en soi, mais celle des perceptions, et même des perceptions considérées non par rapport à la matière, mais par rapport à leur détermination dans le temps et à la relation de l’existence dans cette détermination, suivant des lois universelles. Ces lois universelles contiennent donc la nécessité de la détermination de l’existence dans le temps en général (par conséquent suivant une règle de l’entendement a priori), si la détermination empirique doit être d’une valeur objective dans le temps relatif, c’est-à-dire une expérience. Ce que je dirai de plus ici, dans des prolégomènes, n’aura d’autre but que de recommander au lecteur assujetti par une longue habitude, de regarder une expérience comme un simple assemblage empirique de perceptions ; et, comme il ne pense pas que cet assemblage va bien plus loin que les perceptions, c’est-à-dire qu’elle donne aux jugements empiriques l’universalité, mais qu’elle a besoin pour cela d’une unité intellectuelle pure, qui précède a priori, de bien faire attention à ce qui distingue l’expérience d’un simple agrégat, et de juger la preuve de ce point de vue.


§ XXVIII.

C’est ici le lieu de saper le doute de Hume par sa base. Il affirmait avec droit que nous ne voyons d’aucune manière par la raison la possibilité de la causalité, c’est-à-dire du rapport de l’existence d’une chose à