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l’état de la perception des autres, mais comme y appartenant nécessairement ; et ce jugement : L’air est élastique, devient d’une valeur universelle, et un jugement expérimental par le fait que certains jugements précèdent, qui subsument l’intuition de l’air à la notion de cause et d’effet, et déterminent ainsi les perceptions, non pas purement entre elles dans mon sujet, mais par rapport à la forme du jugement en général (ici la forme hypothétique), et donnent ainsi au jugement empirique une valeur universelle.

Si l’on décompose tous les jugements synthétiques, en tant qu’ils valent objectivement, on trouve qu’ils ne se composent jamais de simples intuitions qui aient été liées, comme on le croit communément, par simple comparaison en un jugement, mais qu’ils seraient impossibles si une notion intellectuelle pure ne venait s’ajouter aux concepts tirés de l’intuition à laquelle ces concepts sont subsumés, et unis enfin en un jugement objectivement valable. Les jugements mêmes de la mathématique pure dans leurs plus simples axiomes ne sont pas exempts de cette condition. Le principe : La ligne droite est la plus courte entre deux points, suppose que la ligne est subsumée à la notion de grandeur, notion qui n’est certainement pas une simple intuition, mais qui n’a son siége que dans l’entendement, et sert à déterminer l’intuition (de la ligne) par rapport aux jugements qui peuvent en être portés relativement à sa quantité, c’est-à-dire à leur pluralité (judicia plurativa)[1], puisqu’il

  1. Je préférerais cette dénomination à celle de particularia qu’on leur