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PROLÉGOMÈNES A LA MÉTAPHYSIQUE


aux choses, mais simplement la faculté de connaître, aurait dû prévenir ce malentendu. Pour échapper désormais à cet inconvénient, je retire volontiers cette dénomination, pour la remplacer par celle d’idéalisme critique. Mais si c’est en fait un idéalisme condamnable que de faire des choses (non des phénomènes) de pures représentations, comment faut-il donc appeler celui qui, à l’inverse, convertit en choses de simples représentations ? Je crois qu’on peut l’appeler idéalisme sommeillant, pour le distinguer de celui qui précède, et qui peut prendre le nom d’idéalisme délirant. L’un et l’autre ont dû être repoussés par mon idéalisme appelé autrefois transcendantal, et qui sera mieux caractérisé par l’épithète de critique.




DEUXIÈME PARTIE.

comment la physique pure est-elle possible ?

§ XIV.

La nature est l’existence des choses en tant qu’elle est déterminée suivant des lois universelles. S’il fallait entendre par nature l’existence des choses en elles-mêmes, nous ne pourrions jamais la connaître, ni a priori ni a posteriori. Ni a priori, car comment voudrions-nous savoir ce qui convient aux choses en elles-mêmes, puisque le fait est impossible par la décomposition de nos notions (propositions analytiques),