Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
PROLÉGOMÈNES A LA MÉTAPHYSIQUE
 Les corrections sont expliquées en page de discussion


sciences données, afin de connaître ainsi quelque chose a priori de la faculté qui en est principe, de rechercher et de déterminer à l’aide du fait ce que gagnent par là ces sciences mêmes, sinon par rapport à la matière, du moins en ce qui regarde leur usage légitime, et, puisqu’elles éclairent par leur origine commune une question plus élevée, de fournir en même temps l’occasion de mieux expliquer leur propre nature.




PREMIÈRE PARTIE.

comment une mathématique pure est-elle possible ?

§ VI.

Il s’agit ici d’une grande et certaine connaissance, dont l’étendue est déjà étonnante aujourd’hui, qui promet une extension illimitée pour l’avenir, qui emporte avec elle une complète certitude apodictique, c’est-à-dire une nécessité absolue, qui ne repose en conséquence sur aucun principe expérimental, qui est par le fait un produit de la raison, mais qui n’en est pas moins absolument synthétique. « Comment donc est-il possible à la raison humaine de réaliser tout à fait a priori une pareille connaissance ? » Cette faculté, qui ne se fonde pas sur l’expérience et ne peut y prendre un point d’appui, ne suppose-t-elle