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SUR LA PHILOSOPHIE


trer comme membre de division dans cette science j considérée comme un tout systématique, ce qui n’est qu’une conséquence ou une application de ces parties à un cas donné, sans qu’on ait besoin à cet effet de principes particuliers. Des propositions pratiques sont différentes des propositions théoriques, ou par rapport aux principes ou par rapport aux conséquences. Dans le dernier cas elles ne constituent point une partie spéciale de la science ; elles appartiennent au contraire à la partie théorique, en ce sens qu’elles en sont une espèce particulière de conséquences. Or la possibilité des choses suivant des lois physiques est essentiellement différente de la possibilité suivant des lois de la liberté réglée par ses propres principes. Mais cette différence ne se fonde pas sur ce que, dans la dernière, la cause réside dans une volonté, et que dans la première elle tient aux choses mêmes et se trouve en dehors de la volonté. En effet si la volonté ne suit d’autres principes que ceux qui servent à faire voir à l’entendement que l’objet est possible suivant ces principes et suivant de simples lois physiques, alors la proposition qui contient la possibilité de l’objet par le fait de la volonté peut toujours s’appeler une proposition pratique ; mais elle n’est pourtant, quant au principe, nullement différente des propositions théoriques qui concernent la nature des choses ; elle doit au contraire emprunter de cette nature le principe qui lui sert à exposer en réalité la représentation d’un objet.

Ainsi les propositions pratiques qui, par rapport à