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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


encore que le realissimum pourraient être des entia necessaria. Or cette preuve est arrivée à ce point, que l’ens necessarium ne peut être établi que d’une seule manière, etc.

Le πρώτον ψεύδοζ consiste proprement à dire : le necessarium contient dans sa notion l’existence (par conséquent d’une chose), comme omnimoda determinatio. Par conséquent cette omnimoda determinatio peut se dériver (non simplement conclure) de la notion du necessarium ; ce qui est faux, car il est seulement prouvé que si cette notion devait être dérivée d’une autre, ce serait de celle du realissimi (la seule qui contienne en même temps la détermination universelle (1)[1]. Ce qui veut dire par conséquent que si nous devions reconnaître l’existence d’un être nécessaire comme tel, c’est que nous serions obligés de dériver de quelque notion l’existence d’une chose, c’est-à-dire l’omnimodam determinationem. Mais c’est ici la notion d’un realissimi. Nous devrions donc pouvoir dériver l’existence d’un necessarii de la notion du realissimi ; ce qui est faux. Nous ne pouvons pas dire qu’un être possède les propriétés sans lesquelles je connaîtrais pas par notions son existence comme nécessaire, quoique ces propriétés ne soient pas admises comme produits constitutifs de la première de ces notions, mais seulement comme conditio sine qua non.

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  1. (1) Ce passage nous semble littéralement inadmissible, inintelligible même. Nous en forçons donc un peu le sens. — T.