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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE

Les notions de nécessité et de contingence ne semblent pas aboutir à la substance. Aussi ne demande-t-on pas la cause de l’existence d’une substance, parce qu’elle est ce qu’elle a toujours été, ce qu’elle doit toujours être, et sur quoi, comme substratum, ce qui change établit ses rapports. À la notion de substance s’arrête la notion de cause. Elle est même une cause, mais pas un effet. Comment donc quelque chose peut-il être cause d’une substance hors de soi, de telle sorte que cette substance, en vertu de cette cause, continue sa force ? Car alors les conséquences de la substance ne seraient que de purs effets de la cause, et cette substance ne serait pas même un sujet dernier.

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La proposition : Tout ce qui est contingent a une cause, devrait donc S’énoncer ainsi : Tout ce qui ne peut exister que d’une manière conditionnée a une cause.

Pareillement la nécessité de Yeniis orïginarii n’est que la représentation de son existence inconditionnée. — Mais nécessité indique de plus que l’on ne peut connaître, et même par sa notion, qu’il existe.

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Le besoin de la raison de s’élever du conditionné à l’inconditionné, concerne aussi les notions elles-mêmes ; car toutes les choses contiennent une réalité, et même un degré de réalité. Ce degré n’est jamais regardé que comme conditionnellement pos-