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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


sition de cette diversité qui peut être aussi hétérogène. La première est mathématique, et va des parties d’une quantité homogène, par l’addition, au tout absolu, ou du tout aux parties, dont aucune n’est à son tour un tout. La seconde est dynamique, et va des conséquences au principe synthétique suprême, qui est par conséquent quelque chose de réellement différent de la conséquence, ou au principe déterminant suprême de la causalité, ou à celui de l’existence de cette chose même.

Or les oppositions de la première classe, comme on l’a dit, sont de deux sortes. Celle qui va des parties au tout : Le monde a un commencement, et celui-ci : Le monde na pas de commencement, sont toutes deux également fausses. Celle qui va des conséquences aux principes, et celle qui rétrograde synthétiquement peuvent être toutes deux vraies, quoique opposées entre elles, parce qu’une conséquence peut avoir plusieurs principes, et même d’une différence transcendantale, suivant que le principe est ou un objet de la sensibilité ou un objet de la raison pure, objet dont la représentation dans ce dernier cas ne peut être donnée empiriquement ; par exemple tout est nécessité naturelle, et, partant, pas de liberté ; — proposition dont l’antithèse est qu’il y a une liberté, et que tout n’est pas une nécessité naturelle ; — position sceptique qui produit une immobilité de la raison.

En effet, dans la première espèce d’antinomie, deux jugements opposés contrairement entre eux, parce que l’un dit plus qu’il n’est nécessaire