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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE




N° 2.


DEUXIÈME STADE DE LA MÉTAPHYSIQUE


Son repos dans le scepticisme de la raison pure.


Quoique l’immobilité ne soit pas un progrès, et qu’il ne puisse par conséquent pas s’appeler proprement non plus un stade accompli, cependant, si le progrès dans une certaine direction a pour suite inévitable une rétrogradation proportionnée, la conséquence de cela serait précisément la même que si l’on ne sortait pas de l’endroit.

L’espace et le temps contiennent des rapports du conditionné à ses conditions : par exemple la grandeur déterminée d’un espace n’est possible qu’à la condition qu’il renferme un autre espace. De même un temps déterminé n’est possible qu’autant qu’il est représenté comme la partie d’un temps encore plus grand. Il en est ainsi de toutes les choses données comme phénomènes. Mais la raison veut connaître l’inconditionné, et avec lui la totalité de toutes les conditions, car autrement elle ne cesserait de questionner, tout comme si l’on n’avait rien répondu. rl

    cessaire, dont l’existence nous serait assurée parce que la cause dernière doit être absolument un être nécessaire, et qu’ainsi la réalité objective de cette notion peut être prouvée sans cependant que nous ayons besoin à’avoir eu quelque exemple d’une intuition qui lui corresponde. Mais la notion d’un être nécessaire n’est pas du tout encore la notion d’une chose déterminée d’une manière quelconque ; car l’existence n’est pas une détermination d’une chose, et Tonne peut absolument pas connaître par sa simple existence, qu’elle soit admise nécessairement ou non, quels prédicats internes conviennent à une chose par la raison qu’on l’admet comme une chose dont l’existence est indépendante.