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INTRODUCTION.


positions synthétiques a posteriori, c’est-à-dire des principes qui sont tirés de l’expérience n’est qu’une continuelle addition (synthèse) des perceptions. Restent donc seulement les propositions synthétiques a priori dont la possibilité doive être cherchée ou examinée, parce qu’elle doit reposer sur un autre principe que celui de contradiction.

Mais nous n’avons pas à rechercher tout d’abord la possibilité de pareilles propositions, à nous demander si elles sont possibles ; un assez grand nombre en effet sont réellement données, et avec une incontestable certitude ; et comme la méthode que nous suivons maintenant doit être analytique, nous partirons de ce point, qu’il y a une connaissance synthétique de cette espèce, mais que c’est là réellement une connaissance purement rationnelle. Et alors nous avons cependant à rechercher le principe de cette possibilité, et à nous demander comment cette connaissance est possible, afin d’être en état de déterminer d’après les principes de sa possibilité les conditions de son usage, son étendue et ses limites. La question propre, exprimée avec une précision scolastique, à laquelle tout revient, est donc celle-ci :

Comment des propositions synthétiques a priori sont-elles possibles ?

J’ai précédemment énoncé cette question en d’autres termes, pour être plus populaire, c’est-à-dire en la présentant comme une question de connaissance par raison pure ; ce que je pouvais bien faire sans préjudice de l’idée cherchée, parce qu’il ne s’agit ici que