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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE




APPENDICE
en guise de coup d’œil général.


Si un système est tel, premièrement, que chacun de ses principes y soit démontrable en soi ; secondement, que, si l’on prend même soin de sa régularité, il conduise aussi, et inévitablement, comme simple hypothèse, à tous ses autres principes, comme conséquences , on ne peut rien désirer de plus pour en connaître la vérité.

Or c'est ce qui arrive réellement avec la métaphysique, quand la critique de la raison en observe soigneusement tous les pas, et qu’elle se demande où ils aboutissent.il y a deux pivots autour desquels elle tourne : premièrement, la théorie de l’idéalité de l’espace et du temps, qui vise, par rapport à la théorie i des principes, au sursensible, mais pour nous le montrer comme simplement en dehors de notre connaissance possible, tandis qu’elle est théorico-dogmatique en restant sur la voie qui la conduit au but, où il s’agit pour elle de la connaissance a priori des objets des sens ; secondement, la théorie de la réalité de la notion de liberté, comme notion d’un sursensible susceptible d’être connu ; en quoi la métaphysique n’est cependant que pratiquement dogmatique. Mais ces deux pivots sont comme enfoncés dans le poteau de la notion rationnelle de l’inconditionné dans la totalité de toutes les conditions coordonnées entre elles, où doit s’évanouir l’apparence qui opère une antinomie