ce qui pourrait subvenir à l’impuissance où il se trouve de réaliser cette fin. Il lui reste cependant un principe pratiquement dogmatique pour s’élever à ce* idéal de la perfection cosmique ; c’est, malgré l’objection tirée du cours du monde comme phénomène contre ce progrès, d’y admettre, comme objet en soi, une liaison moralement téléologique, qui tend à la fin dernière, comme au terme sursensible de sa raison pratique, le souverain bien conçu d’après un ordre naturel qu’il ne comprend pas.
Aucune théorie ne l’autorise à admettre que le monde, en somme, va toujours au meilleur. Il doit cette croyance à la raison pratique qui prescrit dogmatiquement d’agir suivant cette hypothèse, et qui se fait, en conséquence de ce principe, une théorie à laquelle il ne peut subordonner à cet égard que la pensée (Denkbarkeit). Ce qui ne suffit pas théoriquement pour prouver la réalité objective de cet idéal, tant s’en faut ; mais au point de vue moralement pratique, la raison s’en contente.
Ce qui est impossible théoriquement, à savoir le progrès de la raison jusqu’au sursensible du monde où nous vivons (mundus noumenon), jusqu’au souverain bien dérivé, est donc réel au point de vue pratique pour donner à la conduite de l’homme ici-bas comme une direction vers le ciel, c’est-à-dire que le monde peut et doit être conçu par analogie d’accord avec la téléologie physique que la nature nous fait observer (indépendamment aussi de cette perception) a priori, comme déterminé ; d’accord avec l’objet de la téléo-