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PROLÉGOMÈNES A LA MÉTAPHYSIQUE


de ces notions est alors d’un grand prix. Elle peut même être présentée comme une partie distincte de toutes les propositions synthétiques qui constituent la métaphysique même (comme philosophie distinctive en quelque sorte) qui ne contient que des propositions analytiques appartenant à la métaphysique. Car, dans le fait, ces décompositions n’ont de grande utilité qu’en métaphysique, c’est-à-dire par rapport aux propositions synthétiques qui doivent résulter tout d’abord de ces notions décomposées.

La conclusion de ce paragraphe est donc qu’une métaphysique a proprement affaire à des propositions synthétiques a priori, et que ces propositions en constituent la fin, pour laquelle elle a sans doute besoin de beaucoup d’analyses de ses notions, de jugements analytiques par conséquent, mais où le procédé ne diffère point de toute autre espèce de connaissance où il ne s’agit que de rendre les notions lucides par l’analyse. Mais la production de la connaissance a priori soit quant à l’intuition soit quant aux notions, celle même des propositions synthétiques a priori, mais en matière de connaissance philosophique, constituent la matière essentielle de la métaphysique.

Dégouté par conséquent du dogmatisme qui ne nous apprend rien, aussi bien que du scepticisme, qui ne nous laisse aucun espoir, pas même celui du repos dans une légitime ignorance, excité par l’importance de la connaissance dont nous avons besoin, et rendu circonspect par une longue expérience à l’égard de toute connaissance que nous croyons posséder, ou