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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


qu’au contraire il peut y avoir un être nécessairement existant, d’une nécessité absolue, se trouve justement contredite par l’antithèse qu’aucun être à nous toujours concevable ne peut être pensé comme cause absolument nécessaire d’autres êtres cosmiques, parce qu’alors il ferait partie, comme membre de la série ascendante des effets et des causes, des choses, du monde, série qui ne comprend aucune causalité inconditionnée, mais qui doit cependant être admise ici comme inconditionnée. Ce qui est contradictoire.

Observation. Si la proposition : Le monde est infini en soi doit signifier qu’il est plus grand que tout nombre (en comparaison avec une mesure donnée), alors la proposition est fausse, car un nombre infini est une contradiction. Si cela signifie qu’il n’est pas infini, c’est bien vrai, mais on ne sait pas alors ce qu’il est. Si je dis : il est fini, cela est faux également, car sa limite n’est pas un objet d’expérience possible. Je dis donc, en ce qui concerne soit un espace donné, soit un temps écoulé, qu’il n’est exigé que par opposition. Les deux choses sont donc fausses parce qu’une expérience possible n’a pas de limite, sans cependant pouvoir être infinie, et que le monde, comme phénomène, n’est que l’objet d’une expérience possible.

Les observations qui suivent trouvent donc ici leur place.

Premièrement. La proposition que : À tout conditionné doit être donné un absolument inconditionné vaut comme principe de toutes choses, comme sa liai-