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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


une construction des notions ; par conséquent l’étendue en espace des objets de la physique a plus de portée a priori que la forme du temps qui sert de base à l’intuition par le sens intime, intuition qui n’a qu’une seule dimension.

Les notions d’espace plein ou vide, de mouvement et de forces motrices, peuvent et doivent être ramenées, dans la physique rationnelle, à leurs principes a priori, tandis que la psychologie rationnelle ne comprend que la notion de l’immatérialité d’une substance pensante ; la notion de son changement et celle de l’identité de la personne représentent, avec les changements seuls, des principes a priori : tout le reste n’est que de la psychologie empirique, ou plutôt de l’anthropologie seulement, parce qu’il peut être prouvé qu’il nous est impossible de savoir si et ce que le principe de vie dans l’homme (l’âme) peut penser sans le corps, et que tout ici n’est que connaissance empirique, c’est-à-dire une connaissance que nous pouvons acquérir dans la vie, par conséquent dans la liaison de l’âme et du corps, et ainsi n’est pas d’accord avec la fin suprême de la métaphysique, la tentative de passer du sensible au sursensible. Ce pas doit se rencontrer dans la deuxième époque de la tentative de la raison pure en philosophie, dont nous allons parler.


DEUXIÈME STADE DE LA MÉTAPHYSIQUE.


Dans le premier stade de la métaphysique, appelé stade de l’ontologie parce qu’il n’enseigné pas à rechercher l’essentiel de nos notions des choses en résolvant