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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


sentations sensibles comme phénomènes, ainsi qu’il aurait dû faire, comme un mode de représentation différent de toutes les notions, c’est-à-dire comme une intuition, mais, au contraire, seulement comme une connaissance par les notions qui ont leur siège dans l’entendement, et non dans la sensibilité.

La proposition de l’Identité de l’indiscernable, celle de la Raison suffisante, le système de l’Harmonie préétablie, enfin la Monadologie constituent la nouveauté que Leibniz et Wolf après lui, dont le mérite métaphysique dans la philosophie pratique a été bien supérieur, ont essayé d’introduire dans la métaphysique de la philosophie théorique. Ceux qui ne s’en laissent pas imposer par de grands noms pourront dire, à la fin de ce stade, si ces tentatives de Leibniz et de Wolf méritent le nom de progrès, bien qu’on ne puisse disconvenir qu’elles peuvent bien y avoir contribué.

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La partie théoriquement dogmatique de la métaphysique comprend aussi la physique rationnelle, c’est-à-dire la philosophie pure sur des objets des sens, — des sens externes, c’est-à-dire la théorie rationnelle des corps et celle du sens intime, ou la théorie rationnelle de l’âme, — théories qui servent à l’application des principes de la possibilité d’une expérience en général à une double espèce de perception, sans, du reste, leur donner pour base quelque chose d’empirique, par exemple qu’il y a de tels objets. — Dans les deux cas, la science n’y peut être qu’une sorte de mathématique appliquée, c’est-à-dire