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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


introduite dans la métaphysique, est ici justement écartée.


PREMIER STADE DE LA MÉTAPHYSIQUE
dans le temps et le pays indiqués.


En ce qui regarde la décomposition des notions intellectuelles pures et des principes a priori employés dans la connaissance expérimentale, comme fonds de l’ontologie, on ne peut disconvenir que nos deux philosophes, surtout le célèbre Wolf, n’aient rendu le grand service d’avoir traité la métaphysique avec plus de clarté, de précision et de tendance à la profondeur démonstrative qu’on ne l’avait fait avant eux, même en dehors de l’Allemagne. Mais, sans parler du défaut d’intégralité, puisque aucune critique n’avait encore dressé une table des catégories suivant un principe fixe, le défaut de toute intuition a priori, intuition qu’on ne connaissait pas du tout comme principe, que Leibniz intellectualisait plutôt, c’est-à-dire convertissait en notions simplement confuses, devint cependant la cause que ce qu’il ne pouvait pas rendre représentable par de simples notions intellectuelles fut regardé par * lui comme impossible, et qu’il établit ainsi des principes qui n’apportent aucune autorité à l’entendement humain, et ne lui donnent aucune fermeté. Ce qui suit donne des exemples de la marche erronée qui fut la conséquence de ces principes.

1° Le principe de l’identité de l’indiscernable (principium ideniitatis indiscernibiliwm) que si nous nous faisons de A et de B, qui sont tout à fait identiques par rap-