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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


choses dans l’espace ne doivent pas seulement être représentées par des notions intellectuelles.comme des choses en soi, mais aussi quant à leur intuition comme des phénomènes ; que l’espace n’est pas une qualité ou un rapport des choses en soi, comme Leibniz l’admettait, et que des notions purement intellectuelles ne donnent par elles seules aucune connaissance.


TROISIÈME DIVISION.


De ce qui a été fait depuis l’époque de Leibniz et Wolf, par rapport à l’objet de la Métaphysique, c’est-à-dire à sa fin suprême.


On peut diviser les progrès de la métaphysique, pendant cette période, en trois stades : premièrement, celui du progrès théorico-dogmatique ; deuxièmement, celui du repos sceptique ; troisièmement, celui de l’achèvement pratico-dogmatique, et du succès de la métaphysique. Le premier stade est exclusivement compris dans les limites de l’ontologie ; le second dans celles de la cosmologie transcendantale ou pure, qui, comme théorie de la nature encore, c’est-à-dire comme cosmologie appliquée, a pour objet la métaphysique de la nature corporelle et celle de la nature pensante, la première comme objet des sens extérieurs, la seconde comme objet du sens intime (physica et psychologia rationalis), quant à ce qui peut se connaître en eux a priori. Le troisième stade est celui de la théologie, avec toutes les connaissances a priori qui s’y rapportent, et qui la rendent nécessaire. Une psychologie empirique qui, suivant l’usage de l’université, est épisodiquement