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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


ment s’expliquera-t-il cette nécessité qu’il ne peut cependant pas obtenir par le raisonnement, puisque cette espèce de représentation, en ce qui regarde son affirmation propre, n’a qu’une origine tout empirique qui ne produit aucune nécessité ? Mais s’il veut passer sur cette exigence, et admettre l’espace avec sa propriété, malgré la prétendue obscurité de cette représentation, alors la géométrie, par conséquent la raison, lui prouve, non par des notions nébuleuses, mais par la construction des notions, que l’espace, et par conséquent ce qui le remplit, le corps, n’est absolument pas composé de parties simples, quoique, lorsqu’il s’agit de faire comprendre la possibilité des corps par de simples notions, nous commencions sans doute par des parties, et que nous allions de là aux composés, nous mettions en principe le simple ; ce qui force enfin la raison de reconnaître qu’une intuition (telle que la représentation de l’espace) et une notion sont spécifiquement des modes de représentation tout différents, et que la première ne peut être transformée en la seconde en faisant seulement disparaître l’obscurité de la représentation. Même chose en ce qui regarde la représentation du temps.


De la manière de donner une réalité objective aux notions de l’entendement et de la raison.


Représenter une notion pure de l’entendement i comme une expérience, comme concevable dans un objet d’une expérience possible, c’est lui donner Une réalité objective, et, en général, l’exposer. Quand