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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


l’intuition. Si donc une notion est prise de la représentation sensible, c’est-à-dire si elle est une notion empirique, elle contient comme caractère, ou comme représentation partielle, quelque chose qui était déjà contenu dans l’intuition sensible, et qui ne se distingue de l’intuition des sens que par la forme logique, c’est-à-dire par la commune valeur, par exemple la notion de quadrupède dans la représentation de cheval.

Mais si la notion est une catégorie, une notion intellectuelle pure, elle est alors complètement en dehors de toute intuition ; et cependant l’intuition doit lui être subordonnée, lorsqu’elle (la notion) est employée à la connaissance. Et si cette connaissance doit être a priori, une intuition pure doit être subordonnée à la notion, et même, suivant l’unité svnthétique de l’apperception du divers de l’intuition, conçue par les catégories. C’est-à-dire que la faculté représentative doit soumettre à la notion intellectuelle pure un, schème a priori, sans qu’elle puisse avoir aucun objet, par conséquent sans pouvoir servir à une connaissance.

Or comme toute connaissance dont l’homme est capable, est sensible, et que son intuition a priori est l’espace ou le temps, mais que l’une et l’autre ne représentent les objets que comme objets des sens, et non comme des choses en général, notre connaissance théorique, quoiqu’elle puisse être une connaissance a priori, est cependant restreinte aux objets des sens, et peut sans doute procéder dogmati-