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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


pures, ou des notions sensiblement conditionnées. L’existence comme quantité, c’est-à-dire la durée ou le changement, on l’existence avec déterminations opposées, est un exemple des premières ; la notion du mouvement, comme changement de lieu dans l’espace est un exemple de l’autre espèce ; toutes deux sont énumérées pleinement et représentées systématiquement dans une table.

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La philosophie transcendantale, c’est-à-dire de la possibilité de toute connaissance a priori en général, qui est la critique de la raison pure, dont les éléments sont pleinement exposés aujourd’hui, a pour but le fondement d’une métaphysique qui, à son tour, a pour fin la fin dernière même de la raison pure, son extension des limites du sensible jusqu’au domaine du sursensible ; ce qui est un enjambement qui, pour n’être pas un saut périlleux, sans être encore un progrès continuel dans le même ordre de principes, impose nécessairement un scrupule modérateur, lorsqu’on se trouve à la limite des deux domaines. De là la division des stades de la raison pure, en théorie de la science comme marche assurée, — en théorie du doute, comme état de repos, — en théorie de la sagesse, comme enjambement à la fin de la métaphysique ; en sorte que la première contiendra une doctrine théorico-dogmatique, la seconde une discipline sceptique, la troisième une discipline pratico-dogmatique.