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coexistence et de relation, la première dans des jugements d’expérience, la seconde dans des jugements moraux ; mais il ne nomme pas le synthétique des jugements en général. Il n’a non plus tiré de cette différence des propositions de l’identité absolument aucune règle générale pour la connaissance pure a priori. L’exemple tiré de Reusch ne sert qu’à la logique, et indique seulement les deux manières différentes d’élucider des notions données, sans s’occuper de l’extension de la connaissance, surtout a priori, par rapport aux objets. Le troisième reproduit de Crusius des propositions purement métaphysiques, qui ne peuvent être prouvées par le principe de contradiction. Personne n’a donc compris cette distinction dans sa généralité par rapport à une critique de la raison en général ; car autrement les mathématiques, si riches en connaissances synthétiques a priori auraient dû être citées en première ligne ; et le contraste qu’elles auraient formé avec la philosophie pure, qui est au contraire si pauvre de propositions de cette espèce (quand elle est si riche en propositions analytiques), aurait inévitablement porté à la recherche de la possibilité des premiers. Libre à chacun cependant de juger s’il est assuré d’avoir jamais eu sous les yeux quelque part ailleurs cette différence en général, et de l’avoir trouvée dans d’autres auteurs, et si par cette raison seule il ne négligera pas cette investigation comme superflue, et son but comme atteint depuis longtemps.