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M. Eberhard, suivant qu’ils sont des attributs de l’essence et des parties essentielles du sujet, et qu’on l’eût ainsi ramenée à la logique, quoique cette science n’ait jamais à s’occuper de la possibilité de la connaissance quant à la matière, mais simplement quant à la forme, en tant qu’elle est une connaissance discursive, et qu’elle doive laisser exclusivement à la philosophie transcendantale le soin de rechercher l’origine de la connaissance, mais a priori, des objets. La division dont il s’agit n’eût pu également recevoir une clarté et une utilité positive si, au lieu des expressions d’analytiques et de synthétiques, elle eût eu le tort de prendre celles d’identiques et de non identiques. Cette dernière n’indique point en effet un mode particulier de possibilité d’unir ainsi des représentations a priori ; au lieu que l’expression de jugement synthétique (par opposition à celle d’analytique) emporte immédiatement avec elle l’indication d’une synthèse a priori en général, et doit naturellement provoquer une recherche qui n’a plus rien de logique absolument, mais qui est déjà transcendantale, à savoir : s’il n’y a pas des notions (catégories) qui n’expriment que l’unité synthétique pure d’une diversité (dans une intuition quelconque) à l’égard d’un objet en général, et qui servent de fondement à toute connaissance de cet objet ; et (puisque ces notions ne concernent que la pensée d’un objet en général) s’il n’y aurait pas aussi pour une connaissance synthétique de cette espèce, une manière également supposée a priori dont l’objet doit être donné, à savoir une forme de son intuition ;