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valle soit partagé en 80 ou en 100 degrés, etc. Tant donc qu’on ne saura pas en général comment des attributs (synthétiques, s’entend), qui ne peuvent cependant pas être tirés de la notion du sujet même, parviennent à être des prédicats nécessaires de ce même sujet (p. 322, 1, 2), ou peuvent être reçus comme tels avec le sujet, toute cette division systématique, qui doit en même temps donner la possibilité des jugements (ce qu’elle peut néanmoins dans un très petit nombre de cas) est un fardeau entièrement inutile pour la mémoire, et trouveraient difficilement place dans un nouveau système de Logique, de même que la simple Idée des jugements synthétiques a priori (que M. Eberhard appelle très improprement des jugements non essentiels) n’appartiennent point du tout à la Logique.

Encore un mot sur cette assertion avancée par M. Eberhard et par d’autres, que la distinction des jugements en synthétiques et en analytiques n’est pas nouvelle, qu’elle était connue depuis fort longtemps (et probablement abandonnée à cause de son inutilité). Il peut ne convenir que médiocrement à celui qui n’a pour but que la vérité, lors surtout qu’il fait usage d’une distinction d’une nature au moins négligée jusqu’ici, de rechercher si elle a déjà été faite par quelqu’un. Et tel est le sort ordinaire de tout ce qu’il y a de nouveau dans les sciences, quand on n’y peut rien opposer, qu’on le trouve du moins connu depuis longtemps des anciens. Mais si cependant d’une observation nouvellement mise en lumière jaillissent tout à coup des conséquences intéressantes, qui n’auraient