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pensée ? Le problème ne sera jamais résolu si l’on n’envisage les conditions de la connaissance, comme le fait la Logique, que du côté de l’entendement. La sensibilité, même comme faculté d’une intuition a priori, doit y être prise en considération, et celui qui croit trouver une satisfaction dans les classifications que la Logique donne des notions (puisque, comme de juste, elle les considère en faisant abstraction de tous leurs objets) perdra son travail et sa peine. M. Eberhard estime au contraire qu’à ce point de vue, et d’après les indications qu’il tire de la notion des attributs (et du principe qui appartient exclusivement à ces jugements synthétiques a priori, le principe de la raison suffisante), la Logique est si féconde et si encourageante en ce qui regarde la solution des ténébreuses questions de la philosophie transcendantale, qu’il va (p. 322) jusqu’à esquisser une nouvelle table de la division des jugements pour la Logique (mais où l’auteur de la Critique ne peut accepter la place qui lui est assignée). Il y a été conduit par une division prétendue nouvelle des jugements par Jacques Bernoulli, et rapportée à la p. 320. Ne pourrait-on pas dire avec raison de cette invention logique ce qu’on disait un jour dans un journal scientifique : Malheureusement pour N…, encore un nouveau thermomètre d’inventé ! car tant qu’il faudra se contenter des deux points fixes de la division de la glace fondante et de l’eau bouillante, sans pouvoir déterminer le rapport de la chaleur dans l’un des deux avec la chaleur absolue, il est bien indifférent que l’inter-