la métaphysique peut les démontrer. » J’ai fait voir immédiatement la raison par laquelle la métaphysique a coutume de faire illusion, comme si cette raison emportait avec soi une proposition synthétique. Elle est aussi la seule qui puisse permettre d’employer en deux sens différents les mêmes déterminations (comme celle d’immuable) d’abord en les rapportant à l’essence logique (de la notion), ensuite en les rapportant à l’essence réelle (de la nature de l’objet). Le lecteur peut donc ne faire aucune attention à des réponses dilatoires (qui finiront cependant par toucher notre cher Baumgarten, puisque lui aussi prend une notion pour une chose), et juger immédiatement.
On voit, par tout ce qu’il dit sous ce numéro, que M. Eberhard ou n’a pas la moindre notion des jugements synthétiques a priori, ou, ce qui est plus vraisemblable, qu’il cherche à la rendre à dessein si confuse que le lecteur ne sache plus que penser de ce qu’il peut saisir, pour ainsi dire, avec les mains. Les deux seuls exemples métaphysiques qu’il pourrait cependant faire passer volontiers comme synthétiques, quoique, vus de près, ils soient analytiques, sont : Toutes les vérités nécessaires sont éternelles (il aurait pu également se servir ici du mot immuables), et l’Être nécessaire est immuable. La disette d’exemples, quand cependant la Critique lui en offrait une multitude de synthétiques, est facile à expliquer. Il lui fallait pour ses jugements des attributs qu’il put démontrer comme attributs du sujet en partant de la simple notion de ce sujet. Or comme ce n’est pas le cas si le