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Il dit (p. 308) : « Toute la métaphysique ne contient, comme M. Kant le dit, que des jugements analytiques, » et il cite à l’appui de sa prétention un passage des Prolègomènes (p. 25). Il explique cet endroit comme si je le disais en général de la métaphysique, quand, en réalité, il n’y est absolument question que de la métaphysique du passé, en tant que ses propositions reposent sur des preuves valables. Car lorsqu’il est question de la métaphysique en soi, je dis, p. 36 des Prolégomènes, que « les jugements proprement métaphysiques sont tous synthétiques. » Même pour ce qui est de la métaphysique, telle qu’elle a été faite jusqu’ici, il est dit aussi dans les Prolégomènes, immédiatement après le passage cité, « qu’elle présente encore des propositions synthétiques, qu’on lui accorde volontiers, mais qu’elle n’a jamais prouvées a priori. » Il n’est donc pas dit dans le passage en question que l’ancienne métaphysique ne contienne aucune proposition synthétique (car elle en contient à l’excès), et qu’il y en ait dans le nombre de tout à fait vraies (à savoir celles qui sont les principes d’une expérience possible) ; mais seulement qu’elle n’en a prouvé aucune par principes a priori. Pour réfuter cette assertion , M. Eberhard n’aurait eu qu’à me citer une seule proposition de ce genre apodictiquement établie, car il ne réfutera réellement pas mon assertion par le principe de la raison suffisante avec sa preuve (p. 163-164 de son Magasin). Il a également supposé (p. 314) que j’affirme « que les mathématiques sont la seule science qui renferme des jugements synthétiques a priori. » Il n’a pas cité le pas-