Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
INTRODUCTION.


Car le prédicat d’un jugement analytique affirmatif étant déjà pensé dans la notion du sujet, il n’en peut être nié sans contradiction.

De même l’opposé de ce prédicat dans un jugement analytique, mais négatif, est nécessairement nié du sujet, et toujours en conséquence du principe de contradiction. C’est ce qui arrive dans les propositions : Tout corps est étendu, et Nul corps n’est inétendu (simple).

Toutes les propositions analytiques sont donc aussi des jugements a priori, quoique leurs notions soient empiriques, par exemple, l’Or est un métal jaune ; car, pour le savoir, je n’ai besoin d’aucune autre expérience en dehors de ma notion d’or, notion qui emporte celle de corps jaune et métallique ; car c’était là précisément ma notion ; il m’a suffi de la décomposer sans m’occuper d’autre chose autour de moi.


III.
Les jugements synthétiques ont besoin d’un principe autre que le principe de contradiction.

Il y a des principes synthétiques a posteriori dont l’origine est empirique ; mais il y en a aussi qui sont certainement a priori et qui proviennent d’un entendement pur et de la raison. Ces deux sortes de jugements s’accordent en ce qu’ils ne peuvent jamais avoir lieu d’après le seul principe de l’analyse, le principe de contradiction ; ils veulent un principe tout autre encore, bien qu’ils doivent toujours être dérivés d’un