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simples, que, suivant lui, le sens perçoit mais pas séparés, que l’entendement au contraire réunit par la pensée ? Comment enfin faire sortir de ses bornes, de la non-clarté, et par conséquent de simples défauts, une connaissance positive, contenant les conditions des sciences qui, entre toutes les autres, sont de nature à s’étendre le plus a priori (la géométrie et la physique générale) ? Il doit tenir toutes ces propriétés pour fausses et purement fictives (comme directement contraires à ces parties simples qu’il admet) ; ou bien il en doit chercher la réalité objective, non dans les choses en soi, mais dans les choses comme phénomènes, c’est-à-dire quand il cherche la forme de leur représentation (comme objets de l’intuition sensible) dans le sujet et dans sa réceptivité, c’est-à-dire dans sa qualité d’être susceptible d’une représentation immédiate d’objets donnés, forme qui permet de concevoir a priori (avant déjà que les objets soient donnés) la possibilité d’une connaissance diverse des conditions sous lesquelles seules des objets peuvent se présenter aux sens. Voyons maintenant ce que dit M. Eberhard (p. 370) : « M. Kant n’a pas dit ce qu’est le principe subjectif dans les phénomènes. — Ce sont les limites du sujet. » (Telle est sa détermination, à lui.) Qu’on lise et qu’on juge.

M. Eberhard est incertain (p. 391) si « par forme de l’intuition sensible j’entends les bornes de la faculté de connaître par laquelle le divers est converti en figure du temps et de l’espace, ou ces figures mêmes en général. » — « Celui qui les regarde comme pri-