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nos représentations ; car la succession dans le mouvement se réduit à la succession des représentations. Le temps concret est donc quelque chose de composé, ses éléments simples sont des représentations. Comme toutes les choses finies sont dans un état de changement perpétuel (comment peut-il dire ceci a priori de toutes les choses finies et seulement des phénomènes ?) ; alors ces éléments ne peuvent jamais être sentis, le sens intime ne peut jamais les sentir changées ; elles sont toujours senties comme quelque chose qui précède et qui suit. Comme en outre le flux des changements de toutes les choses finies est un flux constamment (ce mot a été souligné par l’auteur même) ininterrompu, aucune partie sensible du temps n’est la plus petite ou parfaitement simple. Les éléments simples du temps concret sont donc entièrement en dehors de la sphère de la sensibilité. — Mais au-dessus de la sphère de la sensibilité s’élève l’entendement, puisqu’il découvre le simple inimaginable, sans lequel l’image de la sensibilité n’est pas non plus possible par rapport au temps. Il reconnaît donc qu’à l’image du temps appartient d’abord quelque chose d’objectif, ces représentations indivisibles élémentaires, qui, jointes aux principes subjectifs qui sont dans les limites de l’esprit fini, donnent à la sensibilité l’image du temps concret. Car à cause de ces limites ces représentations ne peuvent pas être simultanées, et, à cause de ces mêmes limites, elles ne peuvent être distinguées dans l’image. » À la page 171 il s’agit de l’espace : « La grande homogénéité de