consiste à renvoyer à des preuves futures, à faire appel à des preuves antérieures à des citations de Leibniz et à d’autres assertions, à attaquer des expressions, dont le sens est ordinairement faussé, etc. ; juste ce qu’il faut pour surprendre ses auditeurs, suivant le conseil donné par Quintilien à l’orateur, par rapport aux arguments (si non possunt valere quia magna sunt, valebunt quia multa sunt. — Singula levia sunt et communia, universa tamen nocent, etiamsi non ut fulmine, tamen ut grandine), qui ne méritent d’être mentionnés que dans un supplément. Il est fâcheux d’avoir affaire à un auteur qui n’a pas d’ordre, et plus fâcheux encore s’il a un désordre artificiel pour faire passer furtivement des propositions superficielles ou fausses.
PREMIÈRE SECTION.
De la réalité objective des notions auxquelles aucune intuition sensible correspondante ne peut être donnée, suivant M. Eberhard.
M. Eberhard procède à cette tâche (p. 157-158) avec une solennité digne de l’importance du sujet : il parle de ses longs travaux, dégagés de toute prévention, en faveur d’une science (la métaphysique) qu’il regarde comme un royaume dont, s’il était nécessaire, une partie considérable pourrait être abandonnée, sans néanmoins cesser d’être encore un pays important ; il parle des fleurs et des fruits que promettent les champs incontestablement fertiles de l’ontologie[1], et engage même, par rapport au champ
- ↑ Ce sont précisément ceux dont les notions et les principes, comme